Sur la route en temps de pandémie, dans la bulle de l’Île-du-Prince-Édouard
La chef Lucy Morrow est née et a grandi en Nouvelle-Écosse avec une éducation de la ferme à la table. Elle est passée des études en mathématiques à la formation à l’Institut culinaire du Canada à Charlottetown (Î.-P.-É.).
Trois ans plus tard, elle devenait finaliste au titre de Chic Chef de l’année de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle a continué à se faire connaître en participant au concours international de chefs Garland, au forum Fortune 500, aux Taste Our Island Awards et à de nombreuses autres occasions.
En 2020, Lucy est devenue la première concurrente de l’Île-du-Prince-Édouard à participer à l’émission Top Chef Canada. Elle a terminé au second rang en tant que chef principale de Terre Rouge. Peu après le tournage, tout a changé lorsque les effets de la pandémie mondiale ont frappé son île natale.
Nous nous sommes entretenus avec la chef Morrow pour en savoir plus au sujet du travail en période de pandémie et de la vie à l’Île-du-Prince-Édouard.
Comment la pandémie a-t-elle influencé votre carrière à la suite de Top Chef jusqu’à maintenant?
Lorsque la pandémie a frappé, je préparais un déménagement à Terre-Neuve. Le projet est tombé à l’eau. Ensuite, je devais devenir co-chef d’un restaurant de l’Î.-P.-E., The Pearl, qui n’a finalement jamais ouvert en raison de la pandémie.
Je ne savais pas trop par où commencer ni quoi faire, car mes options étaient très restreintes. Je ne pouvais aller nulle part, nous étions au plus fort de la pandémie et personne n’embauchait. Les gens fermaient tous leurs portes pour la saison.
Puis, j’ai eu vent de Terry Nabuurs et de son commerce, Terry’s Berries. J’ai communiqué avec lui, car il cherchait encore du personnel et j’ai pensé que ce pourrait être une occasion d’emploi amusante. Il a dit que si je souhaitais exploiter le camion-restaurant pour l’été, je pouvais « sauter à bord ». J’ai donc commencé en avril.
Quel genre de changement opérationnel avez-vous dû faire avec le camion-restaurant alors que l’Î.-P.-E. entrait en phase 3?
Les changements que nous avons faits à ce moment sont toujours en cours à ce jour. Lorsque nous faisons le relevé des températures de nos réfrigérateurs, de nos réchauds et de nos congélateurs, nous confirmons également que nous n’avons pas de fièvre ou autres symptômes et qu’il n’y a pas eu d’exposition hors de la bulle atlantique.
Nous portons toujours le masque dans le camion en raison de l’espace restreint et nous désinfectons souvent les surfaces également.
Est-ce que le menu de Terry’s Berries a dû être changé?
Notre menu n’a pas tellement changé, mais il nous est arrivé d’avoir de la difficulté à nous approvisionner avec les bons contenants alimentaires en raison de l’augmentation des commandes à emporter.
Nous avons trois camions-restaurants et nous nous sommes entraidés lorsque quelqu’un manquait de fournitures. Nous avons également eu recours à deux fournisseurs pour nous aider à équilibrer nos stocks. Nous commandions à l’avance de grosses quantités de fournitures à celui qui avait de la disponibilité.
Comment vos relations avec les fournisseurs d’aliments ont-elles changé en raison de la nouvelle réalité du secteur de la restauration?
J’ai l’impression que le lien entre les chefs, les exploitants et les fournisseurs locaux est devenu beaucoup plus fort, surtout ici à l’Île-du-Prince-Édouard. Les gens étaient plus motivés à acheter localement. Nos boucheries, par exemple, ont été très achalandées. C’est vraiment bien de voir que tout le monde est prêt à faire des efforts pour soutenir les commerces locaux parce qu’ils ont aussi eu des difficultés à commander. Nous voulons nous entraider autant que possible.
Quel serait le conseil que vous donneriez à vos collègues chefs qui naviguent dans la nouvelle réalité du secteur de l’alimentation?
Suivez le rythme, saisissez les occasions qui se présentent à vous, gardez la tête basse et travaillez dur.
Comment voudriez-vous voir le secteur de l’alimentation évoluer et tirer parti des défis causés par la pandémie?
Je pense que nous devons revenir à ce que les relations alimentaires signifiaient pour nous il y a quelques années, lorsque les gens respectaient un peu plus la provenance de leurs produits.
Je crois que cette pandémie a vraiment poussé les gens à se tourner vers l’achat local parce que rien d’autre ne traversait le pont ou n’était acheminé par avion. Tout le monde a recommencé à dépendre fortement de ses agriculteurs locaux, et ils ont aimé ce sentiment de collectivité et de compréhension. Chefs en vedette
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